Production

Scène conventionnée : à la Maison du Peuple (Millau), action culturelle et actions militantes

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

À Millau (Aveyron), le Théâtre de la Maison du Peuple, scène conventionnée d’intérêt national, s’investit dans l’intervention scolaire pendant la crise et mise sur la spontanéité en cas de reprise, selon son directeur Stéphane Chatellard.

L’action menée le 23 janvier 2021 par le collectif des non essentiels à Millau. - © Romain Danger
L’action menée le 23 janvier 2021 par le collectif des non essentiels à Millau. - © Romain Danger

Quel a été l’effet du renforcement des interventions scolaires de la Maison du Peuple ? 

Nous avons remarqué que dans le contexte actuel les adolescents adoptaient une nouvelle posture par rapport à ces activités. Ils les abordaient comme un nouveau souffle, alors qu’il leur arrivait de les faire par simple obligation par le passé. Nos ateliers autour du rap, de l’éloquence, nos spectacles en milieu scolaire ont généré un intérêt différent, ce qui nous a poussé à les développer davantage. Il est bénéfique que toutes ces activités aient pu continuer à se dérouler malgré la crise. 

Quelle programmation envisagez-vous en cas de reprise d’ici cet été ? 

Nous avons mis des options sur des comédiens ou des chanteurs en cas de réouverture soudaine.

Quelques représentations sont maintenues en mai et juin, mais en dehors de ça, nous choisissons d’être spontanés en cas de réouverture. Par chance, notre public est extrêmement réactif, et sera sans aucun doute au rendez-vous si nous programmons quelque chose. Nous avons mis des options sur des comédiens ou des chanteurs, auxquels nous proposerions une date en cas de réouverture soudaine dans les deux mois à venir. Nous connaissons bien notre public, et nous savons qu’il remplirait la salle en peu de temps.

Vous avez mené plusieurs actions militantes, qu’en retenez-vous ? 

C’est la mobilisation de notre public qui nous enthousiasme à chaque fois. Le 23 janvier dernier, nous avons organisé un acte de désobéissance civile en donnant un spectacle dans le respect des jauges et des consignes sanitaires. 200 personnes ont pu y assister (dans une salle de 500), mais il y en avait près de 350 dans la file d’attente, qui s’est tenue en extérieur. 

File d’attente lors de l’action de désobéissance civile le 23 janvier 2021.  - © Romain Danger
File d’attente lors de l’action de désobéissance civile le 23 janvier 2021. - © Romain Danger

Un mouvement s’est créé, Les Non-Essentiels de Millau, et une autre manifestation aura lieu le samedi 13 mars. Nous prévoyons des arts de la rue, et ce sera l’occasion de donner en même temps une visibilité à d’autres luttes. L’enjeu de fond de ces actions est l’offre de service public en milieu rural. 

Comment abordez-vous l’été et votre prochaine saison ? 

D’expérience, il est difficile d’attirer du public en intérieur pendant l’été, nous laissons donc cette période aux initiatives en extérieur et au festival de jazz, auquel le Théâtre s’offre comme solution de repli en cas de besoin. Nous envisageons nous-mêmes des événements en extérieur en septembre. 

Nous indemnisons les reports comme les annulations.

Pour la prochaine saison, nous donnons la priorité à des créations sur lesquelles nous sommes engagés. Il devient impossible de gérer la masse de reports, donc nous jugerons au cas pas cas. Nous traitons d’ailleurs les reports comme les annulations, en les indemnisant au même titre.