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Discothèques : quelles conditions pour la réouverture ?

Par Thomas Corlin | Le | Sécurité, accueil

Prévue le 26 juin, la double soirée-test prévue dans deux lieux nocturnes parisiens a dû être reportée. Mais les discothèques rouvrent le 9 juillet prochain avec un protocole sanitaire strict… mais aussi quelques questions.

« Reviens la Nuit » n’a pu réunir les 4 400 clubbeurs nécessaires pour l’expérience. - © D.R.
« Reviens la Nuit » n’a pu réunir les 4 400 clubbeurs nécessaires pour l’expérience. - © D.R.

Le 26 juin, les artistes Laurent Garnier, Étienne de Crécy, Pedro Winter, Chloé ou Kiddy Smile devaient se succéder aux platines de deux clubs parisiens, le Cabaret Aléatoire et la Machine du Moulin Rouge, pour la première soirée-test française du genre - près d’un mois après le fameux concert-test d’Indochine à Bercy. La soirée s’adressait au public vacciné entre 18 et 65 ans, devait se dérouler debout, en jauge pleine, sans masque, et s’inscrire dans une vague d’essais similaires en Europe. Le seul protocole à respecter était un test trois jours avant l'événement, ainsi qu’un autre sept jours après. 

Hélas, le nombre d’inscrits à l'événement, intitulé « Indoor clubbing Transmission Of COVID-19 (ITOC) - Reviens la nuit », n’a pas été suffisant pour le maintenir dans les conditions requises. Organisatrice de l’opération, l’ANRS (agence automne de l’INSERM, spécialisée dans les maladies infectueuses émergentes), escomptait 2 200 participants sur place, ainsi que 2 200 supplémentaires censés rester chez eux pour établir une comparaison. 

Selon le communiqué, les difficultés de recrutement sur des expériences scientifiques sont courantes. Par ailleurs, la circulation actuellement basse du virus ces temps-ci nuisait à la pertinence de l’expérience. C’est ainsi que celle-ci est sans grand regret reportée à une date ultérieure (et pas encore fixée).

Cette petite déception pour le monde de la nuit est compensé par l’ouverture, après 15 mois de fermeture sans interruption, des discothèques, programmée le 9 juillet. Jugé rédhibitoire par certains professionnels du secteur, le protocole requiert un pass sanitaire, une jauge à 75 %, mais permet de se tenir debout, sans masque. Le Syndicat National des Discothèques et Lieux de Loisirs a considéré pour sa part qu’il s’agissait d’un compromis « acceptable », selon Le Monde. D’autres encore ont néanmoins rappelé la nécessité de continuer à soutenir les discothèques, en particulier celles qui ne peuvent pas rouvrir pour diverses raisons (rentabilité, carence en recrutement, en programmation ou en ventilation). 

Le Ministère de la Culture et le Ministère de l'Économie ont ainsi confirmé dans un communiqué que les aides seront maintenues pour ce secteur, notamment pour les établissements contraints à rester fermés. Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, a maintenu que les discothèques seraient accompagnées « tant qu’il y aura des mesures sanitaires de contrainte ».