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Avignon Off : au Théâtre des Carmes, la réduction des créneaux a fait du bien

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Contraint à réduire ses créneaux comme tous les lieux avignonnais du Off cette année, le Théâtre des Carmes en tire un bilan plutôt positif. Malgré une fréquentation inégale pour les compagnies, l'édition 2021 est une expérience enrichissante, que le passe sanitaire n’a pas totalement gâché, selon Sébastien Benedetto, directeur du théâtre et président de l’association organisatrice du Off.

Avignon Off : au Théâtre des Carmes, la réduction des créneaux a fait du bien
Avignon Off : au Théâtre des Carmes, la réduction des créneaux a fait du bien

Comment se comporte le public sur cette édition 2021 ? 

La préfecture nous a autorisé des jauges à 49 places pour ne pas pénaliser certaines pièces qui remplissaient plus difficilement.

La fréquentation est moindre, mais en fin de compte pas si éloignée des proportions d’avant la crise. Ce qui marche d’habitude marche encore cette année. En revanche, les propositions artistiques plus exigeantes, moins identifiées, que je programme par engagement, vivent une édition difficile. C’est essentiellement un public de passionnés qui s’est rendu au festival cette année, pas vraiment un public qui vient flâner et se rend aux spectacles spontanément, au gré des tracts. 

Bien sûr, nous avons accusé une baisse avec l’annonce du passe sanitaire, mais les ventes ont assez vite repris. Par ailleurs, nous sommes un théâtre de guichet plus que de réservations, les gens achètent directement sur place, donc nous voyons l’impact de la crise au jour le jour.

Comment vous adaptez-vous au passe sanitaire ? 

Après un petit flottement et quelques vérifications, la préfecture nous a autorisé à faire des jauges à 49 places pour ne pas pénaliser certaines pièces qui remplissaient plus difficilement. Pour les pièces qui remplissaient bien en revanche, nous avons appliqué le passe sanitaire.

Les salles sont sérieuses, elles ne tricheront pas.

Il faut rappeler, malgré tout, qu’une partie du public est rassurée par ce dispositif. Ceux qui sont contre ou n’ont pas pu l’obtenir ne viennent pas. Nous sommes restés souples sur son application, notamment pour les personnes dont le passe étaient périmé d’un jour ou deux, nous leur avons juste fait de la pédagogie. Plus généralement, les salles sont sérieuses, elles ne tricheront pas. Nous savons travailler en prenant nos responsabilités. Il n’y a pas eu de cluster à Avignon.

Comment la programmation de cette édition a-t-elle été affectée par la crise ? 

J’ai programmé cinq créneaux à la place de sept, et abandonné les créneaux de fin de soirée. La contrainte sanitaire d’une heure de battement entre les spectacles a finalement représenté un confort pour les artistes, et cela fait réfléchir. Cela devrait être un accueil normal pour les compagnies, et il faut imaginer comment accompagner les théâtres pour que cela soit le cas sur la longueur. Le Ministère de la Culture a assuré un suivi en cas de déficit, la plupart des lieux ont donc joué le jeu, mais certains ont une contrainte économique trop forte pour pouvoir se le permettre. 

Les spectacles programmés chez nous sont principalement des co-réalisations, pas de la location pure. Nous avons choisi de nous arrêter le 25 juillet, en même temps que le « In », parce qu’il nous semblait trop risqué d’engager une équipe complète aussi longtemps. Certes, il existe un fond de compensation, mais il n’est jamais bien agréable de jouer devant des salles quasiment vides.