Production

Festivals d'été : Toulouse d'Été devient cet été le Festival de Toulouse

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Le musicien Julien Martineau récupère la direction artistique de Toulouse d'Été, qui devient le Festival de Toulouse et élargit le spectre de sa programmation, ainsi que ses ambitions en termes de public.

Julien Martineau, Thibaut Garcia et le Quatuor Yako au Jardin Raymond VI à Toulouse d'été en 2019. - © Toulouse Festival
Julien Martineau, Thibaut Garcia et le Quatuor Yako au Jardin Raymond VI à Toulouse d'été en 2019. - © Toulouse Festival

L'événement n’est pas tout à fait nouveau, comment s’est déroulée cette transformation ? 

C’est en effet la suite de Toulouse l'Été, qui existait depuis une vingtaine d’années. Le départ à la retraite de l’ancien directeur, Alain Lacroix, et de la crise du covid ont eu raison de la manifestation, pourtant très identifiée sur le territoire. Je suis mandoliniste, basé à Toulouse, j’enseigne au Conservatoire et j’ai souvent joué à Toulouse d'Été. Son avenir m’importait donc, et avec le binôme d’Yvan Cassard et Samuel Cohen, nous avons imaginé un projet un peu différent pour cette série de concerts estivaux qui a connu, comme bien d’autres, deux annulations d'édition pendant la pandémie. 

En quoi diffère votre projet, artistiquement ? 

Toulouse d'Été devient donc le Festival de Toulouse et, tout en conservant son esprit d’origine, intègrera à sa ligne de programmation d’autres types d’artistes pour gagner en convivialité, en accessibilité mais aussi en ambition. L’objectif est de rayonner davantage, notamment avec des têtes d’affiche d’envergure internationale, en équilibrant le tout avec des plateaux classiques comme le festival en a toujours proposé. Ainsi, la Prairie des Filtres accueillera une soirée avec le pianiste électro Thomas Valverde, Julien Clerc accompagné de l’Orchestre du Capitole et, en fin de soirée, l’artiste électro Kavinsky. 

Cela implique-t-il un changement de politique tarifaire ? 

Concernant la soirée avec Clerc et Kavinsky, par exemple, nous ne pouvions pas conserver une entrée gratuite, comme cela se faisait sur de nombreux concerts de Toulouse d'Été. Elle s'élève à 34 €, pas loin du prix d’une place de cinéma en IMax. Cela reste au moins 30 % en dessous de ce qui se fait pour ce type de plateau. Dans d’autres cas, nous avons conservé des prix très bas, comme pour nos ciné-concerts à la Cinémathèque, que nous proposons à 10 € en plein tarif. 

Quelle fréquentation projetez-vous ? 

Les sociétés de production de nos têtes d’affiche ont joué le jeu d’une première édition.

Nous étions en dessous de la barre des 10 000 spectateurs par le passé, et nous aimerions toucher jusqu'à 40 000 personnes avec cette nouvelle orientation artistique. Nous visons bien sûr les Toulousains qui restent en ville en juillet, mais aussi les touristes, de passage en vacances, tentés par une programmation couvrant un public assez large. 

Nous avons aussi augmenté le nombre de concerts pour cette édition : il y avait jusqu’ici quatre gros concerts et quelques événements plus confidentiels ou insolites (nous avions programmé à la gare, par exemple), l’affiche compte désormais dix-neuf concerts assez conséquents. 

Sur quelle équipe et quels moyens repose le festival désormais ? 

L'équipe est très resserrée : nous sommes quatre à l’organisation - j’en assure la direction artistique et la communication, et je suis accompagné sur la coordination technique et la production. La direction des ressources culture de la Ville nous apporte son soutien juridique et comptable, mais notre opération est séparée de la SPL municipale en charge d’autres activités culturelles de la ville. 

L’avance sur budget est prise en charge par la mairie, et nous avons également recours à des mécènes. Il est attendu que la billetterie finance 80 % du festival. 

Comment se sont tenues les négociations avec les sociétés de production de vos têtes d’affiche, sachant que votre festival les programme pour la première fois ? 

L’attitude a été très positive et les sociétés ont joué le jeu d’une première édition - tout le monde voulait que le festival ait lieu, y compris les artistes. Après, bien sûr, il y a toujours tout un ensemble de petites choses qui s’ajoutent pour ce type de booking, mais c’est le jeu. 

Qu’en est-il des partenaires historiques de l'événement ? 

De ce côté-là, nous relevons une augmentation de 20 à 30 % sur les tarifs. Nous ne notons pas de défaillances, la seule différence est que le prestataire scène a été racheté par le principal prestataire son et lumière, les deux travaillant déjà pour nous.