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Éco-responsabilité : les Augures accompagnent la culture dans sa transition

Par Thomas Corlin | Le | Éco-responsabilité

Pour la structure d’accompagnement Les Augures, transition écologique rime avec RSE. Leurs formations aident le monde de la culture à écrire des stratégies qui jouent sur les deux plans, d’après Camille Pène et Laurence Perrillat, moitié du quatuor fondateur de la structure.

Un Lab Numérique Responsable, en mai 2022, au Centre des Monuments nationaux. - © D.R.
Un Lab Numérique Responsable, en mai 2022, au Centre des Monuments nationaux. - © D.R.

Comment vos formations se déclinent-elles ? 

Nous travaillons sous plusieurs formules : un collectif de conseil, qui accompagne des organisations de la culture dans leur transition écologique, sous l’étiquette les Augures, et nous animons par ailleurs des « Labs », un sur le numérique responsable, l’autre sur la scénographie durable. Nous fonctionnons soit en indépendantes, soit sur le modèle d’une association d’intérêt général - nous n’avons pas voulu choisir entre ces deux modes de gestion. 

Nos accompagnements portent sur tous les enjeux environnementaux, en les connectant à des problématiques sociales. Nous embarquons une équipe dans l’amélioration de ses pratiques en les évaluant, puis en déterminant des modes d’action. Il est de la plus haute importance que l’équipe entière soit au diapason, et que le choix de s’impliquer dans un programme avec nous ne vienne pas d’une seule personne. La stratégie d’action porte généralement sur les transports, le public, l’énergie, les déchets, l’éco-conception, mais elle affecte également d’autres aspects du quotidien de ces structures.

Les efforts à fournir en matière d’énergie et d’organisation du travail touchent le bien-être au travail.

Nous traitons aussi tout ce qui touche au périmètre de la responsabilité sociale des Eentreprises (RSE), les structures qui nous sollicitent viennent d’ailleurs pour les deux. La transition écologique présente aussi des enjeux de gouvernance et les questions sociétales sont aussi à articuler simultanément. Les conditions de travail, le dialogue social, la parité, l’accessibilité, la façon de s’adresser à son public, la rémunération des artistes participent de ce même mouvement. Les efforts à fournir en matière d’énergie et d’organisation du travail touchent le bien-être au travail - le télétravail est un enjeu primordial à ce titre. Autre exemple : un bâtiment patrimonial, souvent mal isolé, peut impacter tant les conditions de travail d’une équipe que les conditions de conservation d’une œuvre.

Les laboratoires sont quant à eux des programmes collectifs d’expérimentation qui visent à produire des ressources partagées pour le secteur culturel.

Combien de structures, et de quel type, accompagnez-vous ? 

Depuis 2020, nous avons accompagné une quarantaine de structures de taille variable dans le secteur des arts visuels et du spectacle vivant. La majorité d’entre elles est issue du circuit public, mais nos programmes collectifs sont suivis par des lieux comme la Collection Pinault ou la Fondation Art Explora. Dans le cadre d’accompagnement individuel, nous travaillons avec des organisations aussi différentes que le Grand Théâtre d’Aix-en-Provence, l’atelier de l’artiste Xavier Veilhan, le Palais de Tokyo ou le CNAP.

Quelle est la durée de ces accompagnements ?

Notre objectif à très moyen terme est que l’équipe soit autonome et puisse poursuivre sa transition sans nous. Les accompagnements durent entre douze et dix-huit mois et dans quelques rares cas ils ne durent que six mois. Tout cela dépend du rythme des organisations, et surtout de leur disponibilité. Depuis la reprise, les professionnels de la culture font face à une surcharge qui ne leur permet pas de suivre les plusieurs réunions que nécessitent la mise en place de nos plans d’action. 

Quels sont les budgets nécessaires pour suivre ces programmes ? 

La fourchette de prix dépend trop de la taille et du type de structure pour fournir des chiffres à ce niveau-là. Une équipe de 5 ou 100 personnes ne mobilisera pas les mêmes effectifs, ni la même ingénierie de notre part. Une partie de notre équipe est à Paris, une personne est à Toulon, c’est aussi une question de périmètre. 

Qui constitue votre équipe ? 

Nous sommes quatre, avec des profils variant entre l’histoire de l’art, l’administration, l’organisation culturelle, l’économie circulaire, la communication, la curation, l’innovation et, bien sûr, les enjeux climatiques et la transition.