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Arts de la rue : une édition 2021 « en escales » pour le festival Viva Cité

Par Thomas Corlin | Le | Plein air

3e rendez-vous le plus important des arts de la rue, le festival Viva Cité imagine plusieurs possibilités pour éviter une nouvelle annulation cette année. Spectacles à taille réduite, éparpillement des événements, impromptus : Pascale Petit, directrice générale adjointe en charge des services au public à la Mairie de Sotteville-lès-Rouen, qui l’organise avec l'Atelier 231, fait le point sur les options envisagées.

Le collectif « Et Maintenant » en spectacle de rue à Sotteville-lès-Rouen en décembre dernier. - © Virgile Thersiquel
Le collectif « Et Maintenant » en spectacle de rue à Sotteville-lès-Rouen en décembre dernier. - © Virgile Thersiquel

Quelles sont les dimensions habituelles de Viva Cité et comment l’annulation de 2020 a-t-elle été gérée ? 

Viva Cité existe depuis 31 ans, chaque dernier week-end de juin, réunit 100 000 personnes sur trois jours, et accueille environ 70 compagnies nationales ou étrangères. C’est le plus gros festival d’arts de la rue en France après Aurillac et Chalon Dans La Rue. 

Lorsque la crise a commencé en mars 2020, tout le festival était prêt, nous allions lancer la communication. Nous avons évidemment du tout annuler, mais nous avons payé tous les intermittents ainsi qu’une partie des compagnies. 

Quelle forme devrait prendre le festival Viva Cité cette année, en réponse à la situation sanitaire ? 

Ce n’est pas une transformation du festival, il s’agit de tout à fait à autre chose, dans l’espoir de pouvoir mettre en place à nouveau une véritable édition en 2022. Nous travaillons donc à un « Viva Cité en Escales » qui s’étalera sur tout le mois de juin, l’idée étant que si le public ne peut pas se rendre aux spectacles, ceux-ci viendront à lui.

Quelle que soit la situation, le festival aura lieu, nous ne voulons pas être pris de court pas la Covid comme l’année dernière.

Les jours de marché, les mercredis (pour le jeune public) et jeudis, ainsi que les week-ends (à l’exception des dimanches d’élection), des petites formes se déploieront dans les rues à l’improviste. Nous repérons actuellement les lieux adaptés pour que les consignes sanitaires soient toujours respectées, et nous nous orientons vers les petites places. 

La programmation devrait comporter beaucoup de musique, puisque c’est le support le plus facilement adaptable, mais nous avons aussi ajouté du graffiti cette année - et toutes les disciplines habituelles. Bien sûr, nous ne pourrons pas accueillir le même nombre d’artistes que lors d’une édition normale. 

L’édition 2019 du festival Viva Cité.  - © Viva Cité
L’édition 2019 du festival Viva Cité. - © Viva Cité

Toutes les formes sont envisagées, ainsi qu’un déploiement plus vaste si la situation s’arrange d’ici là et qu’il y a un allègement des restrictions, ou des configurations très réduites s’il devait y avoir un confinement total. Nous envisageons par exemple de faire venir les artistes par nacelle aux fenêtres des habitants. Quelle que soit la situation, le festival aura lieu, nous ne voulons pas être pris de court pas la Covid comme l’année dernière. Les artistes et les programmateurs ont mis en place des créations covid-compatibles, nous pourrons nous adapter. 

À ces rendez-vous impromptus, s’ajoute un week-end de spectacles par des troupes amateurs ou professionnelles sur le terrain attenant à l’Atelier 231, qui se tiendra sur les dates habituelles du festival. Il réunira public et professionnels. 

Pour l’instant, quelles sont les conditions à respecter et avez-vous entamé les démarches administratives ? 

Pas encore, tout est très changeant. Nous avons organisé des spectacles en respectant les protocoles en vigueur en décembre dernier, et c’était très contraignant - nous espérons que la situation ne sera plus la même d’ici juin. Dans le cadre d’une opération qui s’est déployée sur toute la métropole, le collectif Et Maintenant a joué sur une place de Sottevillle-lès-Rouen, et la préfecture nous imposait une limite de six personnes en même temps, nous interdisait la publicité en amont pour éviter les attroupements, et exigeait un lieu qui ne soit pas visible de loin, de crainte encore que cela n’attire du monde. 

Du côté des contrats, nous ne les avons pas encore lancés. Tout d’abord, le projet est en cours de conception, mais il y a aussi un problème de disponibilité : les compagnies ont accepté des options dans de nouveaux festivals, et ne pourront pas tout faire.