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Concerts tests : comment va se dérouler l’expérience à venir au Dôme de Marseille ?

Par Thomas Corlin | Le | Sécurité, accueil

Toujours en cours d'élaboration, les deux concerts-tests de Marseille (Bouches-du-Rhône) devraient se tenir en mars ou avril, selon l’adjoint à la culture Jean-Marc Coppola.

Le Dôme accueillera les 1 000 volontaires, avec une capacité de 8 500 spectateurs. - © Ange Lorente
Le Dôme accueillera les 1 000 volontaires, avec une capacité de 8 500 spectateurs. - © Ange Lorente

Pourquoi Marseille va-t-elle accueillir ces concerts tests ?

L’initiative n’est pas la nôtre. Des scientifiques ont travaillé très tôt sur des dispositifs à expérimenter pour le spectacle vivant, et des tests ont eu lieu dans plusieurs villes comme Leipzig et dernièrement Barcelone. Il ne s’agit pas d’une opération de communication pour Marseille, mais plutôt de se rendre utile et d’essayer de trouver des solutions pour permettre à la vie culturelle de reprendre sous une forme ou une autre. 

Nous avons constaté que les protocoles évoluaient dans les écoles, que le Ministère de la Culture était demandeur de nouveaux dispositifs sanitaires - il fallait donc faire avancer les choses dans le domaine du spectacle. 

Le Maire Benoît Payan nous a confié à Aurélie Biancarelli-Lopes (adjointe à l’Enseignement, la Vie Étudiante et la Recherche) et moi-même de prendre la parole sur le sujet et de faciliter l’organisation de ces tests. L’opération se met en place avec la collaboration de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), du Dôme (Marseille 4e) et d’acteurs des musiques actuelles à Marseille. 

En quoi consisteront ces expérimentations ? 

Les deux concerts auront lieu à une semaine d’intervalle. 1 000 spectateurs assisteront à chaque date, tous masqués et assis en gradins, sans distanciation sociale. Ils pourront se lever pour danser. La salle accueille normalement jusqu'à 8 500 personnes, et elle est équipée depuis la crise de canons à neige pour diffuser du désinfectant. 

1 000 spectateurs assisteront à chaque date, tous masqués et assis en gradins, sans distanciation sociale.

La tranche d'âge 18-30 est visée, c’est pourquoi le public sera recruté dans le milieu estudiantin, sur les sites universitaires d’Aix-Marseille. Cela se fera sur la base du volontariat, par campagne de recrutement, en s’assurant de n’accepter que des individus dont la santé ne présente aucune vulnérabilité. Le public des deux concerts sera testé après coup, il reste à définir s’il sera aussi testé en amont. 

L'événement se fera bien sûr sans billetterie, au grand regret de nombreux Marseillais impatients de retourner au concert. Nous souhaiterions aussi éviter les attroupements en évitant de divulguer la date des événements, mais cela ne sera pas évident. 

Comment ces concerts sont-ils financés et qui s’y produira ? 

Il s’agit d’un financement entre la Ville et l'État (qui soutient l’INSERM). Le Dôme est mis à disposition gratuitement. Quant aux artistes, ils joueront bénévolement, du fait de la nature exceptionnelle de ce concert, et ce seront des artistes locaux, notamment pour éviter les frais de déplacement, etc. Seul IAM ont confirmé leur présence, mais d’autres groupes joueront, sur recommandation de programmateurs marseillais.

Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture à la Ville de Marseille.  - © D.R.
Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture à la Ville de Marseille. - © D.R.

Quel est désormais le calendrier ? 

Ce projet est en cours depuis décembre, nous projetions de fixer des dates en février, mais la situation épidémique est encore trop délicate pour que l’expérience se déroule sereinement. Nous espérons pouvoir programmer ces concerts courant mars-avril, et traiter les résultats dans les semaines suivantes. 

Ces concerts tests se préparent alors que la Ville de Marseille déclare un « état d’urgence culturelle ». En quoi cela consiste-t-il ?

Le maire va envoyer à tous les acteurs culturels marseillais un manifeste pour qu’ils le valident et le signent, avant de le faire remonter au niveau ministériel. Il ne s’agit pas d’annoncer unilatéralement une date de réouverture comme Christan Estrosi l’a fait - les conditions ne sont pas réunies pour le faire. Nous voulons juste affirmer la nécessité de l’existence d’une offre culturelle, et se manifester en faisant des propositions.