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Aides d’urgence : le Réseau MAP dresse le bilan de l’efficacité des dispositifs pour la musique

Par Thomas Corlin | Le | Organisations et réseaux professionnels

Au bout d’un an de crise, le Réseau des Musiques Actuelles de Paris se félicite des mesures d’aide déjà en vigueur, tout en faisant remonter les remarques et propositions de ses adhérents. Aides sectorielles, critères, cumul : plusieurs préconisations ont été publiées.

« Seule la réouverture  »debout«  marquera la vraie relance du secteur », d’après le réseau MAP. - © D.R.
« Seule la réouverture  »debout«  marquera la vraie relance du secteur », d’après le réseau MAP. - © D.R.

Le secteur de la musique connaissant un arrêt presque total de son activité depuis presque un an, l’heure d’un premier bilan est arrivée, notamment en ce qui concerne les aides que celui-ci a pu percevoir pour garder tant que possible la tête hors de l’eau. Ces dispositifs sont devenus leur pain quotidien, qu’il s’agisse des aides de droit commun, transversales à plusieurs corps de métier, ou de celles qui sont spécifiquement destinés au spectacle vivant et à la musique par les pouvoirs publics. 

Le Réseau MAP a sondé ses adhérents (parisiens, donc) pour évaluer l’efficacité des dispositifs proposés, et a réuni ses observations dans un communiqué détaillé. Il révèle par exemple que 32 % des membres du réseaux n’ont pas sollicité le fonds de sauvegarde du Centre National de la Musique parce qu’ils n’y étaient pas éligibles. Les sondés ont également fait remonter des problèmes de lisibilité de ces aides : critères restrictifs, effets de seuil, code de la Nomenclature d’Activités Françaises, etc. 

Par ailleurs, la plupart des aides, sectorielles ou non, ne prennent pas en compte la situation particulièrement délicate des structures qui se sont lancées juste avant la crise : elles restent souvent hors des critères, et n’ont pas accès au Prêt Garanti par l'État. 

Réseau MAP milite pour une implication des bailleurs des bâtiments dans lesquels logent les structures.

Parmi d’autres obstacles relevés parmi les dispositifs en place, apparaissent l’impossibilité de cumul de certaines aides (notamment les avances remboursables, incompatibles avec le PGE) et un nouveau décalage de la date de report des charges (dont 40 % des sondés ont bénéficié).

Le communiqué relaye une revendication en commun avec d’autres réseaux du secteur : celle d’un guichet unique, réunissant toutes les aides communes aux entreprises classées S1 et S1bis, qui serait « centralisé sur un site dépendant de l'État ». Il permettrait la mise en place d’un « droit de tirage », à savoir un « forfait d’aide aux structures, qu’elles pourraient consommer au fil des besoins », et qui serait « redistribué sur 2021 ».

Logo du Réseau MAP. - © D.R.
Logo du Réseau MAP. - © D.R.

Parmi d’autres propositions, le Réseau MAP milite pour une implication des bailleurs des bâtiments dans lesquels logent les structures concernées. Un PGE dédié pourrait leur être accordé, à hauteur des loyers impayés. Une mesure de protection supplémentaire consisterait alors à « classer les locaux des bureaux et ERP (type L et P) couvrant l’ensemble des activités de création, de production et de diffusion culturelles dans la destination  »équipements d’intérêt collectif et service public«  des plans locaux d’urbanisme ». 

Dans le même ordre d’idée, une incitation au mécénat par un rescrit fiscal avantageux permettrait selon l'étude de « faire circuler des flux d’argent de secteurs peu impactés par la crise sanitaire vers les opérateurs privés de la culture particulièrement impactés par cette dernière ». 

Parmi d’autres mesures innovantes, le Réseau Map propose de créer des postes de « chargés de prévention au sein des établissements », financés par un fond spécifique, également dédié à l’achat de gel et autre matériel sanitaire. 

Enfin, l'étude révèle malgré tout que 5,3 % des membres du Réseau MAP n’ont réclamé aucune aide parce que leur situation « n'était pas assez dégradée ».