« Le secteur veut savoir comment s’active le fond de sauvegarde » (A. Hannedouche, SMA)
Par Thomas Corlin | Le | Organisations et réseaux professionnels
Très sollicité pendant la crise à l’instar d’autres réseaux, le Syndicat des Musiques Actuelles a intensifié la mission d’accompagnement de ses adhérents. Peu après son dernièr congrès annuel à Tourcoing (Nord), Aurélie Hannedouche, déléguée générale, fait le point sur les questions qui animent le secteur dans le contexte actuel.
Comment l’activité du SMA s’est-elle transformée depuis le confinement ?
Traditionnellement, le SMA mène une mission d’accompagnement collective ou individuelle pour ses 450 adhérents. Il s’agit d’un syndicat de filière, horizontal, qui réunit donc différents types d’acteurs : festivals associatifs, salles (SMAC ou lieux non labellisés), producteurs de spectacles, labels, ainsi que quelques radios et centres de formation professionnelle. Ainsi, nous menons des groupes de travail le plus souvent par secteur.
Trois juristes travaillent au SMA, et ils ont été particulièrement mobilisés par une avalanche de textes, arrêtés, décrets, qu’il fallait décrypter.
En temps normal, nous proposons une newsletter juridique, fiscale et sociale tous les 15 jours. Depuis le 13 mars, nous avons mis en place un point d’info quotidien pour nos membres : il contient un édito plutôt politique, un récapitulatif des mesures en cours et une revue de presse assurée par deux membres de notre équipe, pour savoir comment nos voisins étrangers réagissent. Jusqu’en juillet, c'était l’ordre de marche.
Trois juristes travaillent au SMA, et ils ont été particulièrement mobilisés par une avalanche de textes, arrêtés et décrets, qu’il fallait décrypter pour des professionnels de la musique qui, forcément, ne sont pas juristes. Après un petit temps d’arrêt en août où le flux de textes a cessé, le rythme a repris à raison de deux ou trois envois hebdomadaires.
Des groupes de travail par secteur ont aussi été mis en place en visioconférence. Il s’agissait ensuite de porter la voix de nos adhérents et de porter un message clair au Ministère de la Culture mais aussi au Ministère des Finances, avec lequel nous échangions concernant les exonérations de cotisations sociales ou l’activité partielle.
Une grosse partie de notre activité normale consiste à négocier les conventions collectives des différents corps de métier représentés par le SMA. Ces négociations ont été suspendues de mars à juin, ce qui nous a laissé du temps pour gérer l’urgence du moment. Nous avions embauché avant la crise une stagiaire qui devait travailler sur les problématiques propres aux festivals, elle nous a finalement aidé à gérer l’abondance soudaine des demandes de presse.
Quelles sont les demandes les plus pressantes maintenant que la nouvelle saison est enclenchée ?
Tout le secteur s’interroge désormais sur la mise en application du fond de sauvegarde du CNM, qui sera activé d’ici la fin du mois de septembre. On aide au montage des dossiers, on organise des sessions avec les instructeurs du CNM pour qu’ils clarifient les mécanismes, afin d'éviter des centaines d’appels téléphoniques de nos membres. Ces compensations sont très attendues pour la saison à venir.
Enfin, l’interdiction des concerts debout a maintenu la plupart des salles en activité partielle, ce qui n'était pas initialement prévu. Cela nécessite donc une prise en charge prolongée.
Votre congrès annuel s’est tenu la semaine dernière au Grand Mix à Tourcoing. Comment vos adhérents abordent-ils la rentrée ?
Le congrès a connu cette année un afflux de demandes sans précédent, alors que notre jauge était limitée à 200 adhérents, la liste d’attente était interminable. Il était d’abord important pour tout le monde de sortir de l’isolement et de se retrouver. L’ambiance n'était pas à l’optimisme, mais à la détermination.
Les salles programment parce qu’il faut jouer, c’est trop important. La prudence est pourtant de mise, et le secteur a désormais le regard tourné vers le deuxième semestre 2021. Il y a aussi le cas de figure des lieux qui ne peuvent pas recevoir en assis, et qui programment hors les murs, comme l’Ubu à Rennes ou le Chabada qui délocalise certaines dates déjà pleines.
Enfin, le congrès était l’occasion d’annoncer l’installation de notre nouveau Conseil National pour un mandat de deux ans.
Le nouveau bureau national du SMA
• Au titre de la représentation par activité
Festivals : Lisa Bélangeon - Au foin de la Rue ; Stéphane Krasniewski - Les Suds, à Arles
Formation et transmission des savoirs : Stéphane Riva - ACP La Manufacture Chanson ; Olivier Tura - Trempolino
Information et médias : Patrick Florent - Canal B ; Jessica Vaillant - Radio Campus Amiens
Musiques enregistrées : Frédéric Maigne - Chinese Man Records ; Guillaume Roche - Accords Croisés
Production : Olivier Jacquet - Grand Bonheur ; Aurélie Thuot - Adone Production
Réseaux et fédérations : Ludivine Ducrot - Grand Bureau ; Armonie Lesobre - FNEIJMA
Salles de concerts : Eric Boistard - Stereolux ; Françoise Dupas - Le Petit Faucheux
• Au titre de la représentation régionale
Auvergne-Rhône-Alpes : Adrien Arnera - Dur & Doux ; Ludivine Chopard - Le Brise Glace
Bourgogne-Franche-Comté : David Kempton - YOUZ ; Mickaël Roy - Zutique
Bretagne : François Demarche - Bonjour Minuit ; Justine Le Joncour - L’Armada Productions
Centre-Val de Loire : Arnaud Fièvre - Capsul Collectif ; Fred Robbe - L’Astrolabe
Grand Est : Pierre Chaput - Espace Django ; Mathieu Dubois - FlaP / Le Cabaret Vert
Hauts-de-France : Boris Colin - Le Grand Mix ; Magali Leclerc - Sostenuto
Île-de-France : Laurent Decès - Petit Bain ; Franck Michaut - La Clef
Normandie : François Levalet - Les Tontons Tourneurs ; Isiah Morice - Chauffer dans la noirceur
Nouvelle Aquitaine : Mathilde Coupeau - Jazz à Poitiers ; Laëtitia Leprevost - AGEC & Co
PACA : Béatrice Desgranges - Marsatac ; Gilles Singeot - Les Passagers du Zinc
Occitanie : Kalagan - Ulysse Maison d’Artistes ; Amandine Vernin - Victoire2
Pays de la Loire : Yann Bieuzent - 6par4 / Les 3 Éléphants ; Hélène Fourrage - Mus’Azik
• Bureau du SMA
Laurent Decès (président), Françoise Dupas, Mathilde Coupeau, Ludivine Chopard, Béatrice Desgranges, Justine Le Joncour, Magali Leclerc, François Levalet, Stéphane Riva, Frédéric Maigne, Stéphane Krasniewski.