Médiation : quelle visite virtuelle choisir pour une exposition ?
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
Seule alternative en période de fermeture au public pour les lieux d’exposition, les visites virtuelles se déclinent en plusieurs formules depuis la crise. Fondateur de la structure My Tour Live (Marseille, Bouches-du-Rhône) spécialisée dans ce type de solution numérique, Franck Adraï détaille les technologies et supports du moment.
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La visite autonome : la plus classique
« C’est la forme de visite la plus courante, et ce depuis longtemps désormais. Il s’agit d’un parcours de visite basé sur un diaporama photo, elle est par exemple souvent utilisée dans l’immobilier. Les déplacements s’effectuent par des flèches et les points d’intérêt sont clickables. La photographie s’étend sur 360° mais il n’y a pas de véritable mobilité et ou de sensation de déplacement sur site. Ce support est parfois utilisé pour faire des visites guidées, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus performant pour cet exercice. »
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La visite guidée en visio : la plus répandue
« Le guide a une interaction »live« avec le public, soit à travers un partage de documents (photos, etc), soit à travers un flux vidéo avec le guide sur le site. Le cadrage est fixe, ce qui ne permet pas de véritable immersion, ni de véritable scénographie. La visite se fait néanmoins en direct, sur place. Mais un désavantage persiste : ce type de visite nécessite une très bonne connexion internet, et les musées en disposent rarement sur l’ensemble de leur espace. »
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La visite guidée en 360 : la plus innovante
« Une autre forme de visite guidée, avec un streaming vidéo à 360°, conçue en collaboration avec le guide. Seuls les commentaires audio du guide se font en live. Tout le reste est enregistré et travaillé préalablement avec une scénographie dédiée, des contenus que le guide partage simultanément avec son public pendant la visite. Les participants peuvent choisir leur angle tout au long du parcours et donc choisir où regarder en suivant la visite. »
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De l’intérieur et de l’extérieur !
« Désormais, si elles ont bien sûr pour point de départ les expositions temporaires ou les collections permanentes, les visites doivent aussi tenter de rendre compte de la magie du lieu qui les accueille. Aujourd’hui, les visiteurs viennent à la fois découvrir une exposition et un lieu - l’architecture est devenue un attrait de premier plan, on peut le voir avec la Fondation Louis Vuitton, par exemple. La technologie permet de restituer l’ambiance d’un lieu, d’intégrer des prises de vue extérieures, pour permettre au visiteur d’admirer également le bâtiment.
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Un support d’avenir pour certains usages
»Les visites virtuelles ne sont pas seulement une béquille éphémère pour patienter pendant la crise. Avec la monétisation et la prise en considération de certains publics empêchés (notamment les internationaux, qui ne reviendront pas de sitôt), il s’agit désormais d’un outil de diffusion à échelle infiniment plus large qui sera toujours en jeu quand les lieux rouvriront.«
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Un outil promotionnel ?
»Il est également apparu que la visite virtuelle donnait envie de visiter une exposition sur place. L’outil en ligne peut donc servir de produit d’appel, ou de moyen de communication, ce qui le rend d’autant plus complémentaire de l’offre sur site."
La culture, secteur d’activité numéro un pour My Tour Live
« Après une première année à développer notre solution informatique, nous l’avons commercialisée en 2020. Si le marché est resté calme durant le premier confinement, c’est lors du second que les choses se sont accélérées dans plusieurs secteurs. L’immobilier et le tourisme nous font beaucoup travailler, mais la culture représente désormais la majorité de notre activité.
Notre structure fait travailler sept personnes en comptant les stagiaires et les contrats en alternance, et elle a été incubée par Provence Travel Innovation. Nous comptons aujourd’hui parmi nos clients la Fondation Louis Vuitton (Paris 16e), le Centre des Monuments Nationaux (Paris 4e), la Réunion des Musées Nationaux, le Musée des Confluences (Lyon) et la Cité du Design (Saint-Étienne). »