Production

Salle ou itinérance ? Le Théâtre en bord’ô se transforme en théâtre mobile

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Initialement situé à Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne), le Théâtre en bord’ô se réinvente en théâtre mobile pour s’exporter dans plusieurs salles. Directrice de la structure, Christelle Rizzuto nous explique ce nouveau projet.

Fabrice Blind, Christelle Rizzuto et Raymond de la Rua du Théâtre en bord’ô. - © Théâtre en bord’ô
Fabrice Blind, Christelle Rizzuto et Raymond de la Rua du Théâtre en bord’ô. - © Théâtre en bord’ô

Pourquoi vous êtes-vous engagés dans ce projet ?

Notre public peut nous voir au complexe Jean Corlin à Coubron (Seine Saint-Denis), au théâtre Montmartre Galabru à Paris, au centre culturel Claude Pompidou à Anet-sur-Marne (Seine-et-Marne) et à la salle Claude Debussy à Joigny (Yonne).

Le Théâtre en bord’ô était initialement situé à Thorigny-sur-Marne dans une petite salle pouvant accueillir 50 personnes. Les spectateurs étaient serrés et blottis les uns contre les autres. L’idée était de créer un théâtre de proximité avec une ambiance chaleureuse et conviviale. Cela a très bien fonctionné mais la crise sanitaire nous a conduit à redéfinir notre projet. Le Covid a changé notre rapport à l’espace et la manière dont on le partage. Les gens n’acceptent plus de se retrouver dans une telle proximité physique avec des inconnus. Le Théâtre en bord’ô s’est réinventé pour devenir un organisme de production et un théâtre exportable. 

Nous avons gardé la même équipe et nous proposons notre programmation dans plusieurs salles. Notre public peut voir nos spectacles au complexe Jean Corlin à Coubron (Seine Saint-Denis), au théâtre Montmartre Galabru à Paris, au centre culturel Claude Pompidou à Anet-sur-Marne (Seine-et-Marne) et à la salle de spectacle Claude Debussy à Joigny (Yonne). Ce nouveau projet nous permet de programmer un plus grand nombre de spectacles et de rassembler un public plus nombreux. Ces salles ont des capacités d’accueil allant jusqu’à 300 personnes alors qu’à Thorigny-sur-Marne nous n’avions que 50 places. Nous pouvons recevoir nos spectateurs dans de meilleures conditions en leur offrant plus d’espace, plus de confort et plus de sécurité. Au niveau artistique, cela élargit notamment nos possibilités de décor.

Christelle Rizzuto et Fabrice Blind dans « Mon père cet escroc ».   - © Théâtre en bord’ô
Christelle Rizzuto et Fabrice Blind dans « Mon père cet escroc ». - © Théâtre en bord’ô

Quel type de spectacles proposez-vous ?

Depuis le départ le Théâtre en bord’ô est spécialisé dans l’humour. C’est notre cœur de projet et cela n’a pas changé même si nous sommes devenus une structure mobile. Ce choix artistique n’est pas une limite. Le genre humoristique est très riche et il nous permet de proposer une programmation variée avec des comédies, des one man shows, des plateaux d’humour, du stand up. Certains lieux culturels essayent d’être le plus polyvalents possible dans leur programmation mais il ne faut pas avoir peur d’être une structure spécialisée, surtout quand il y a une véritable demande de la part du public.

Au début de la pandémie, la culture a été qualifiée de secteur d’activité non essentiel. La suite des évènements et la sortie de crise nous ont prouvé le contraire. Dès la réouverture des établissements culturels, l’activité du marché est très vite repartie à la hausse avec une forte demande. Le public a répondu présent et nos salles étaient remplies. Rire est un besoin. Notre programmation uniquement composée de comédies et de spectacles humoristiques répond à cette attente.

Comment réussissez-vous à vivre financièrement ?

En parallèle de la programmation dans nos différentes salles, nous organisons le Festival des Comédies à Thuré (Vienne).

Nous sommes une structure privée et par conséquent nous ne recevons aucune aide de l’État. Trouver un équilibre financier est un véritable défi. Nous avons investi avec des fonds propres et nous dépendons totalement du public pour nos ressources. 

Pour réussir à vivre financièrement, nous avons développé des stratégies de collaboration, des partenariats et le sponsoring. En parallèle de la programmation dans nos différentes salles, nous organisons le Festival des Comédies à Thuré (Vienne). La collaboration avec la mairie et les acteurs locaux nous permet de mettre en place cet événement sans avoir à tout supporter financièrement car des infrastructures et du matériel sont mis à notre disposition. L’aide des partenaires et des sponsors allège également le coût des opérations. 

L’équilibre financier passe aussi par une bonne gestion du personnel. J’occupe le poste de directrice générale et de programmatrice. Je travaille avec un régisseur et une équipe de régie d’accueil de trois à quatre personnes. Au lieu d’avoir des titulaires pour chaque poste, nous nous ajustons en fonction de nos besoins. Par exemple, pour gérer l’accueil du public, nous embauchons du personnel de façon ponctuelle en fonction du nombre de personnes attendu à chaque spectacle.