Production

Résidences : à Florange, l’ancien hangar d’un sculpteur transformé en lieu pluridisciplinaire

Par Thomas Corlin | Le | Lieux, résidences, locaux de répétition

À Florange (Moselle), le musicien Mathieu Haussy investit la demeure et les espaces de travail d’un sculpteur illustre de la région. L’Atelier se positionne comme un lieu de création et de diffusion, ancré dans le tissu social de sa région, et polyvalent dans ses activités.

Une vue synthétique du studio d’enregistrement en cours de construction. - © D.R.
Une vue synthétique du studio d’enregistrement en cours de construction. - © D.R.

Quel était ce lieu à l’origine et à quoi le destinez-vous ? 

C’est un hangar de 120 m2 faisant partie de la maison du sculpteur Elie Gelmetti qui nous a quitté en 2019. Son petit-fils est un ami, et m’a invité à m’occuper de l’espace, dans lequel je vis désormais. C’est un atelier truffé de granit, de pierres, de ses œuvres, d’effets personnels, et que je mets pas à pas en état pour en faire un lieu culturel multi-fonctions. 

Nous y travaillons depuis 2019, et le lieu a connu sa première ouverture publique lors de la dernière fête de la musique, le 21 juin 2021. Le lieu propose une programmation gratuite de concerts, d’expositions, de conférences, mais aussi d’ateliers ou de marchés en lien avec le tissu social et artisanal local. Nous nous destinons à accueillir des groupes régionaux comme l'école de chant du coin - cela a déjà eu lieu. Un événement caritatif a aussi été accueilli ici, en soutien à une adolescente locale atteinte d’un cancer rare.

Il s’agira aussi d’un lieu de production et de création, notamment musicale. Je suis moi-même musicien, et un studio est en cours de construction dans le lieu. Nous travaillons aussi sur une résidence multi-disciplinaire thématique, réunissant philosophes, psychologues, plasticiens, peintres, poètes et musiciens. La première tournera autour de l’héritage et de l’hérédité. Nous veillons aussi à ce que les activités du lieu restent en harmonie avec l'âme de philanthrope du sculpteur qui l’occupait. 

Nous souhaitons nous limiter à quatre éléments festifs dans l’année, mais visons la capacité d’accueillir du monde deux fois par semaine au printemps sur le mode de la guinguette. Le dernier événement, un petit festival au mois d’octobre, a réuni 3 000 personnes, notamment grâce au relais de la presse quotidienne régionale. Nous envisageons aussi des concerts en streaming pour l’automne. 

Sur quel modèle économique vit l’Atelier ?

C’est une association à but non lucratif qui le gère, lancée en 2017 pour encadrer entre autres les activités de mon groupe de musique. Nous reposons pour l’instant sur nos adhérents, les royalties de nos artistes, la vente d’une bière que nous brassons nous-mêmes et les dates de mon groupe. 

Le rayonnement de mon groupe de musique appuie le marketing du lieu.

La mairie nous soutient matériellement ou en mettant à disposition du personnel pour nos événements. Elle nous consulte également pour en organiser davantage.

Désormais, nous jouons sur le rayonnement du groupe de musique pour appuyer le marketing et recherchons des partenaires parmi les entreprises de la région. Un marché bio nous soutient déjà, une micro-crèche également. 

Quelle est l’offre culturelle sur votre territoire et comment l’Atelier s’y inscrit-il ?

La Vallée de la Fensch est surtout connue pour ses usines ArcelorMittal. Les équipements culturels les plus proches sont situés à Metz ou au Luxembourg, mais Florange compte aussi une salle de concerts, La Passerelle, qui entre bientôt en travaux. L’Atelier est le seul lieu de son genre sur ce périmètre.