Lieux de nuit : un livre blanc des professionnels imagine la reprise
Par Thomas Corlin | Le | Restauration, boisson, cashless
Plongé dans une situation « sans issue » par la crise, la filière des lieux de nuit s’est mobilisée lors d’états généraux en novembre dernier, qui font aujourd’hui l’objet d’un livre blanc. Celui-ci fait état de l’impact de la crise sur leur activité et déroule 170 préconisations.
Sans doute parmi les plus sévèrement touchés par la fermeture des lieux publics, le secteur des lieux de nuit s’est réuni en ligne du 26 au 28 novembre 2020 pour dresser un bilan de sa situation et porter une réflexion commune. Suivies par 160 000 personnes, les 3 journées ont donné lieu à 36 ateliers, réunissant 240 intervenants et 102 structures, pour faire l’inventaire de toutes les réalités des établissements concernés, parmi lesquels les discothèques, les bars, les restaurants, les cafés-concerts, les organisateurs de soirées et même certains petits théâtres.
Avancer des solutions alternatives permettant le déploiement d’une vie festive.
Ces États généraux du droit à la fête font désormais l’objet d’un livre blanc d’environ 80 pages, adressé aux pouvoirs publics. Celui-ci rappelle d’abord le rôle vital de ces lieux dans le déroulement de la vie sociale, mais aussi comme points de rassemblement de certaines communautés. Dans un geste militant visant à la reconnaissance de ce secteur souvent mis à l’écart ou mésestimé, les professionnels de la fête et de la nuit y sont soutenus par les réflexions de sociologues, chercheurs en urbanisme ou économistes et de représentants des pouvoirs publics.
Le livre blanc revient d’abord sur le désastre économique provoqué par la pandémie : stocks détruits, assurances défaillantes (bien que bénéficiaires), pertes financières abyssales et mise en danger d’emplois. Selon leurs études, au moins 30 % des 6 500 établissements de nuit (dont 1 500 dansants) seraient directement menacés de disparition.
Parmi les 170 préconisations avancées durant ces états généraux, se trouve d’abord l’installation d’ici juin 2021 d’un Conseil national de la vie nocturne permettant de fédérer la filière face aux pouvoirs publics. Ensuite, des solutions alternatives permettant le déploiement d’une vie festive sont avancées, comme par exemple :
- une plateforme de tests,
- de nouveaux espaces de fête en plein air par la piétonisation et la végétalisation des rues,
- une régulation de l’installation des commerces pour veiller à ne pas créer de déserts festifs,
- une nomadisation de la fête grâce à des Zones d’urgence temporaire.
Enfin, tous appellent à la prolongation de l’aide des pouvoirs publics, ainsi qu’à un soutien pour la mise au norme des établissements concernés. Pour consulter et participer au débat, une plateforme sera bientôt mise en ligne, ainsi que des cellules d’appui Covid sur tous les territoires, visant à l’accompagnement de ces lieux dans la sortie de crise.