Ventes, finances

Associations culturelles : des pertes compensées de moitié par les aides, d’après une enquête

Par Thomas Corlin | Le | Subventions, mécénat, aides

Une nouvelle enquête menée par plusieurs fédérations dont l'UFISC et la Fedelima estime l’impact de la crise sanitaire dans le réseau associatif culturel et solidaire. Si les aides et subventions ont limité les dommages, les pertes sont massives et les craintes pour l’avenir sont nombreuses.

Les ACE sont parmi les plus fragilisées par la crise. - © D.R.
Les ACE sont parmi les plus fragilisées par la crise. - © D.R.

La réactivité des réseaux et fédérations du secteur culturel depuis le début de la crise n’est plus à prouver. La « Mobilisation et Coopération Art et Culture contre le Covid-19 » (MCAC) n’en est qu’un exemple, et rassemble autant la Fedelima que l'Association Opale, ou encore l’UFISC, qui a travaillé à sensibiliser les pouvoirs publics au sort des associations culturelles, particulièrement vulnérables. Après une première enquête en 2020, ce regroupement a de nouveau consulté ses membres respectifs (mais aussi des structures non-membres) pour connaître leur santé à ce niveau de la crise, en s’intéressant cette fois-ci de près aux associations culturelles employeuses (ACE) et au réseau de l'économie sociale et solidaire. 

Il en ressort tout d’abord que le maintien des subventions et la régularité des aides d’urgence ont limité les baisses de chiffre d’affaire des structures concernées, mais ne les ont compensées que de moitié

En retour, la baisse ou l’arrêt total d’activité ont sapé les dépenses et les charges courantes, et fait chuter les frais de personnels. Ainsi, par rapport à 2019, le produit d’exploitation a diminué de 25 %, les frais de personnel de 9,5 % et les recettes propres de 24 %. La baisse du budget dédié à la rémunération des artistes-auteurs dans les ACE se chiffre à 29 %. 

La plus grosse perte en masse salariale s’enregistre chez les producteurs et compagnies, premiers employeurs de salariés et d’intermittents du secteur

Hormis le bilan économique, c’est aussi le ressenti de ces structures qui a été recensé : 45 % des répondants craignent que leur situation n’empire dans un avenir proche, et un quart anticipe une baisse des subventions et soutiens des collectivités. Parmi les inquiétudes les plus fréquentes, figurent la baisse d’engagement des commanditaires, la transformation des pratiques professionnelles par le télétravail, la perte des publics ou les phénomènes de dérégulation.